Une belle initiative que celle de ce cabinet de conseil, Epoke conseil, qui produit un annuaire des expertes afin que les plateaux de télé ne soient plus ce Old Boys Club dont nous avons l'habitude.
En 2011, on comptait ainsi 82% d'hommes parmi ces "Experts" invités par les médias (source)
Extraits de l'interview de la fondatrice d'Epoke, Chékéba Hachemi:
" Journalistes et producteurs s’adressent immanquablement à des experts en costard-cravate. Les femmes, elles, sont cantonnées au rôle de témoins de la vie quotidienne : on les interroge sur les enfants, l’éducation, la santé, le pouvoir d’achat… Dès qu’il s’agit de sujets « sérieux », on les zappe"
"Chaque fois que je demandais à des producteurs d’émissions ou à des journalistes pourquoi ils n’invitaient pas plus de femmes dans les débats, ils me répondaient : « On voudrait bien, mais il n’y en a pas ! » Avec la rédaction de ELLE, nous nous sommes dit alors : allons voir de plus près. En réalité, nous avons eu à peine besoin de chercher : des universitaires, des chercheuses, des consultantes, des professionnelles en pointe dans leur domaine, il y en a plein. Nous avons accordé une attention particulière à leurs publications. Résultat : certaines ont publié bien plus que des hommes incontournables dans les médias sur leur sujet de prédilection. Ce n’est donc pas un problème de compétences. Elles sont aussi légitimes pour apporter une perspective que les hommes"
" Les médias sont encore imprégnés du stéréotype sexiste selon lequel seul un homme peut avoir un regard avisé sur, par exemple, l’économie ou le cybercrime. Ensuite, les journalistes travaillent dans l’urgence, ils vont au plus vite, vers la personnalité la plus évidente sur un sujet. Du coup, ils fonctionnent en circuit fermé. D’autant que les experts hommes se « vendent » mieux que les femmes, à compétences égales"