|
Pendant dans la conférence... |
Hier soir j’avais
le plaisir d’intervenir auprès des CEW (Cosmetic Executive Women) au siège de
Chanel tout près de son magnifique jardin Zen.
Au programme : le pouvoir et le leadership
des femmes mais aussi, pour la circonstance, une invitation à explorer la
dimension esthétique du Leadership…
Le CEW : la beauté solidaire
Crée il y a
25 ans, le CEW France est la branche française de l’association américaine crée
en 1954, premier réseau féminin de la beauté. Le CEW se distingue des réseaux
féminins classiques par son engagement au service des femmes : depuis
1992, l’association crée des centres de beauté pour dispenser gratuitement des
soins de beauté aux femmes hospitalisées. Présidée par Françoise Montenay,
ancienne présidente du conseil de surveillance de Chanel et du comité Colbert,
le réseau compte plus de 300 membres, s’ouvre de plus en plus aux jeunes
femmes et se lance dans le mentorat.
Leading
Beautifully c’était le titre de mon intervention.
Le rôle des représentations
La première
partie de mon intervention était consacrée à ce que j’appelle un détour
productif par le sens commun à propos de quelques « objets » de
représentation : le leadership, le leader, le dirigeant d’entreprise, le
féminin, le masculin etc.
Dans les
esprits, le leadership reste une affaire d’hommes qui requiert des qualités
dites masculines. Et parce que le leadership est la première qualité que nous
attendons d’un dirigeant, il n’est pas étonnant de voir les responsabilités en
entreprises échoir en premier lieu aux
hommes. Sous évaluées en matière de leadership, les femmes sont « logiquement »
écartées des fonctions dirigeantes (6% seulement des CODIR du SBF dont 50% sont
DRH). Prendre conscience de l’impact de nos représentations est donc un
pré-requis avant tout début de réflexion ou d’action sur le leadership :
celles-ci déterminant à la fois qui nous reconnaissons comme leader, et ce que
nous identifions chez nous-mêmes comme des qualités potentielles de leadership
La science et « l’effet femmes »
Dans une
seconde partie, je quittais le sens commun pour la science et partageait deux
séries de résultats de recherche. Ceux mettant en évidence les effets positifs
de la présence des femmes dans les instances de gouvernance des entreprises, et
ceux mettant en avant l’efficacité des qualités de leadership dit
transformationnel, dont nous savons quelles sont plutôt possédées par les
femmes (voir à ce sujet l’enquête Women Matter 3). Deux raisons « scientifiques »
de promouvoir la diversité à la tête des entreprises et dans les programmes de
sélection et de développement des leaders.
La troisième partie
de mon intervention était consacrée à ce que j’appelle l’art du leadership i.e.
sa pratique, à la fois belle (au sens de Platon, c'est à dire également morale) et efficace J’y faisais 3 recommandations pour les femmes dirigeantes :
Premièrement, relever le défi d’un
leadership authentique
car nous savons (depuis les philosophes antiques mais également depuis la
psychologie scientifique positive) que le fait de se connaitre et d’agir en
cohérence avec ce soi que l’on s’efforce de connaitre constitue le socle le
plus positif et le plus durable pour développer son leadership.
Deuxièmement, développer ses
compétences de leadership transformationnel. Nous savons que celles-ci font réussir l’entreprise via
l’engagement des équipes. Nous savons également que les femmes ont une affinité
particulière avec les comportements typiques des leaders transformationnels :
le charisme (la capacité a montrer l’exemple), la motivation inspirante
(motiver par une vision optimiste), la considération individualisée (prendre
chacun en compte) et la stimulation intellectuelle (donner le gout de penser
différemment).
Troisièmement, développer un kalos
kagathos du leadership,
une recherche du beau et du bien dans la pratique de son leadership. c’est ce
que j’appelle « Leading Beautifully », expression empruntée à Donna
Ladkin, une chercheuse de Cranfield qui a publié un magnifique article sur ce
sujet. Notre approche du leadership est encore largement marquée par une vision
positiviste, asymétrique, instrumentale et souvent technicienne. Mais le
leadership n’est pas qu’une affaire d’efficacité apprise pour influencer les
autres. Le leadership est aussi affaire de moralité, de beauté, de corps et d’âme.
Donna Ladkin identifie 3 piliers du leading Beautifully
Premier pilier :
la maitrise virtuose de son domaine de compétence (mastery)
Deuxième
pilier : la poursuite d’un but moralement élévé (purpose)
Troisième
pilier : l’authenticité (coherence)
C’est Oprah
Winfrey, leader authentique et transformationnel s’il en est qui nous a permis
d’incarner ce leader authentique, transformationnel et virtuose.
Un grand
merci à Laurence Paganini, Françoise Montenay et Natacha Pastre pour leur
accueil
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire